La thématique : comment accompagner les habitants des Iles à Bonneville, lors de la requalification urbaine de leur quartier ?
Les lauréats : Adam W.Pugliese, architecte et Maxime Faure, réalisateur documentaire
Leur projet : les îles, une toponymie évocatrice
Contexte de la résidence
La ville de Bonneville démarre un chantier de renouvellement urbain sur 10 ans : démolition de l’ensemble des 258 logements sociaux de son quartier d’entrée de ville nommé « les iles », reconstruction de 200 logements sur le site autour d’un parc urbain avec mixité et de nombreux stationnements souterrains.
Objectif : réduire de moitié la surface au sol imperméabilisée. Le projet bénéficie de l’appui de l’Agence nationale pour la Rénovation Urbaine. Les travaux ont commencé au second semestre 2019. Pour informer, dialoguer et accompagner les habitants durant la mutation du quartier, une maison du projet en lien avec de nombreux partenaires a pris place dans l’un des bâtiments du quartier et un conseil de quartier a été constitué.
Thématique de la résidence d’architectes
Comment conserver la mémoire collective du lieu et la valoriser ? Comment s’en servir pour fédérer autour du nouveau quartier ? La résidence expérimentera la capacité du quartier des îles à identifier son patrimoine et à en faire une force pour renouveler son identité dans un nouveau contexte alliant mixité sociale, amélioration du cadre de vie et de la qualité environnementale. Comment cette mémoire collective peut-elle permettre d’accueillir de nouveaux usagers du lieu : sportifs venant faire un parcours santé, familles venant se détendre au bord de l’Arve ? Comment le fleuve peut-il participer à la cohésion sociale ? Dans le cadre de la démolition, des foyers vont être relogés et les quatre générations d’une même famille ayant habité les lieux, parfois séparées. Ces déplacements peuvent-ils favoriser le rattachement du quartier à la ville, en fabriquant de nouveaux liens dans la population, en créant de nouveaux itinéraires ? Il s’agit d’accompagner la transformation du quartier au niveau de la population et tout spécialement des 25-35 ans et de favoriser sa capacité à se régénérer. Grâce à un maillage d’institutions, d’associations locales et des personnes-ressources, la résidence questionnera par la réalisation du film documentaire ou fiction, la mémoire collective du lieu, ses rapprochements possibles avec la ville et ses barrières immatérielles. À une autre échelle de lecture, elle explorera les contours de notre socialisation.
La démarche documentaire
Nous ne connaissons pas encore le Quartier des Îles que déjà nous savons qu’il n’existera plus sous cette forme prochainement. Sa démolition est programmée et sa mutation est planifiée. Tout de suite, de cet événement inéluctable, un fil narratif se dessine qui agite chez nous le désir de construire un projet documentaire. De cette « urgence », nous irons à la rencontre des différents interlocuteurs qui constituent cette transition : les habitants, les associations et conseil de quartier, le bailleur social, les élus… De leur diversité et implication naîtra la force du projet. Nous serons soucieux d’aller à la rencontre des femmes et des hommes, de toutes les générations, pour inclure l’ensemble des habitants au projet.
Comment révéler ce que ces immeubles ont accueilli d’humanité pendant 50 ans ? Quelles sont les mémoires collectives et individuelles qui ont été partagées ici ? Quels sont les histoires de familles, celles des voisins, et les souvenirs d’enfance ? Comment les différentes générations reçoivent-elles cette mutation du quartier ?