Pour sa prochaine conférence le 16 octobre 2024, salle P. LAMY, la Maison de l’Architecture de Haute Savoie vous propose de découvrir le parcours professionnel et les oeuvres de quatre photographes Annéciens, pour un voyage en images issues de la Camera Obscura photographique et de la Black Box architecturale.
L’art photographique a connu un développement historique parallèle à tous les Arts, et à l’Architecture, notamment dans les multiples changements des représentations : Les façades du pouvoir devant le monde, le passage de l’extérieur sur l’intérieur, la transparence, l’inattendu.
La photographie n’est pas restée figée dans l’époque de son invention ; Avec les temps elle s’est métamorphosée. D’horizontale, panoramique, témoin du paysage, au format allongé, évoluant avec les arts picturaux parmi le paysagisme, le romantisme, jusqu’à l’impressionnisme, la photo s’est redressée, a abordé la verticalité, la frontalité, le mur. Les photos de Bernd et Hilla Becher sont représentatives de cette évolution. Le sujet aussi n’est plus le même. L’iconographie religieuse des débuts a laissé la place au sujet vivant dans le monde qu’il crée jusque dans sa plus triviale existence, par exemple pour évoquer le travail de Nan Goldin, ou à l’objet dans l’insolite de sa présence. Sont apparus les mathématiques, les rythmes musicaux, les trames, les motifs, les lignes en tissage, les marquages comme autant d’effets abstraits.
Nos quatre photographes en rendront compte, à leur manière, pendant cette soirée.
Dans la plupart des ouvrages consacrés à l’architecture l’illustration photographique est nécessaire. Le photographe témoigne, l’appareil photo décide, ensemble ils restitueront aux regards la qualité architecturale d’un bâtiment, qui sera ainsi plus facile à appréhender, à comprendre, à percevoir.
La photo d’architecture s’est rapidement confrontée au sujet architectural tel qu’il se présentait selon les temps : sujet central, puis résultat d’un échange entre nature et intérieur, puis objet singulier, enfin espaces en creux, en involutions, piranésiens, sans corps physique solide, parcouru de nombreuses ramifications ou terminaisons techniques, fluides, recouverts de peaux poreuses, etc.
Il existe une photo très particulière qui résume à elle seule le témoignage photographique, la verticalité contemporaine, le sujet vivant, l’objet architectural ; Prise par le photographe Matsumoto Elichi, après l’explosion de la bombe nucléaire de Nagasaki, cette photo représente une partie d’un mur en béton sur lequel est inscrite l’ombre d’une échelle, et ce qui laisse penser à l’ombre d’un personnage, l’impression des masses figées agissant comme une projection photographique liée aux rayonnements thermiques qui auraient rencontré des obstacles au moment de l’explosion, une échelle à cet endroit, un corps .
Témoin du drame en négatif, la photo porte en elle la présence/absence du monde. Pour explorer toutes les facettes de l’art photographique, en lien avec l’Architecture, La Maison de l’Architecture de Haute Savoie vous espère en grand nombre à cette soirée,
José VILLOT, Président de la MA74