La Cabane de Noël et la maison de L’architecture :
La fin d’année signifie pour la Maison de l’Architecture 74 une pause dans ses actions (cinéma, pédagogie, conférences) menées tout au long de l’année pour le plaisir affirmé de nos adhérents.
Arrive alors cette période de mise entre parenthèses où la Grande Architecture transmise dans les conférences, expositions, voyages et films s’efface pour laisser la place à une construction modeste mais bien disposée à récréer la féerie des derniers jours de l’année et le passage à l’année nouvelle, à savoir la Cabane de Noël.
Partout dans les villes, disposées sur la plupart des places publiques, aux endroits stratégiques de déambulations piétonnes, des cabanes de Noël, la plupart d’entre elles construites en bois, ont ouvert leurs portes et leurs façades aux piétons, le temps d’une pause conviviale, boissons et denrées alléchantes venant ajouter au plaisir d’un temps commun.
Le vin chaud l’emporte, la cannelle donne le ton des senteurs d’hiver, les gourmandises et biscuits de toutes sortes ajoutent par leur forme à la féerie du temps, la musique répand partout la joie, et la nuit, éclairée de mille lumières, ajoute ses feux dans tous les regards.
Principalement la Cabane de Noël est un chalet, tout de bois construit rapidement, à l’image des premières représentations de la maison des hommes ; Foyer primitif, la cabane ancestrale, avec sa forme simple composée de poteaux, poutres et d’un toit, qui proposait l’abri essentiel remarqué par Vitruve. Elaborée ensuite en temple grec, puis en palais princier sophistiqué, enfin en bâtiments imposants et complexes, la cabane reste cependant l’archétype de la possibilité d’offrir à l’humain sa meilleure protection pour son devenir.
Selon les époques, Ils furent nombreux, les philosophes (Heidegger, Wittgenstein), écrivains (David Thoreau, Sylvain Tesson), architectes (Le Corbusier, Jean Prouvé), cinéastes (Agnès Varda, Jean Becker) qui se sont tournés vers la cabane à certains moments de leur vie pour alimenter leur pensée au plus près du foyer primal, celui de la connaissance.
Parfois la cabane n’est pas un choix mais plutôt une nécessité, une unique passerelle entre la rue et la Maison. En groupes serrés, les cabanes portent alors la marque difficile de la survie: favelas, des ghettos, townships, bidonvilles, dans une organisation spatiale et sociale qui cependant prend forme, avec ses quartiers, ses rues…Alors chacun se protège au sein de sa cabane primaire, cherche à surmonter son sort, son devenir ….
L’architecture s’en empare : C’est la Maison des Jours Meilleurs de Jean Prouvé, une petite maison de type cabane, rapide à monter en 7h, censée abriter les personnes à la rue et les victimes de la crise du logement en 1954, c’est la maison en rondins de carton de Shigeru Ban suite au tremblement de terre au Japon, et récemment, au Maroc, et depuis, tant d’autres exemples en d’autres circonstances, par dizaines de cabanes toutes plus imaginatives les unes que les autres, permettant de vivre et de lutter dans des conditions parfois difficiles, notamment l’hiver.
La Cabane de Noël nous montre la voie à suivre : lumière, chaleur, convivialité, avenir.
En vous promenant parmi ces cabanes enluminées, la MA74 vous souhaite de trouver la magie particulière propre à l’architecture de nous rassembler. A son image, mais toute l’année, la Maison de l’Architecture de Haute Savoie vous accueillera en 2024 sans distinction d’âge, de profession, ni rien d’autre….

Passez de bonnes fêtes de fin d’année et joyeux Noël à toutes et tous !!!
José VILLOT, Président de la MA74